[ août 2014 / where we go ]

T'as trop bu, mais t'as pas l'intention d'arrêter. Le bar laissé derrière vous, les pas hésitants pour vous ramener jusque chez Marsali où vous aviez prévu de terminer la soirée. T'as laissé un message à India, elle t'a répondu de t'amuser, elle te connaît, elle sait que tu lui reviendras avec le sourire et la bonne humeur d'avoir passé une bonne soirée. Sans rancune de ne pas avoir pu y participer. Elle avait du boulot, et elle devait se lever tôt.

T'es assis sur le tapis, tends les doigts pour attraper le shooter qui t'attend sur la table basse. L'avales d'un trait, fronces les traits le temps de digérer l'alcool et de le laisser monter. Marsali est partie pisser, ou se changer, ou peut-être se réarranger, qu'est-ce que t'en sais. T'as pas l'intention de la fliquer ou de lui demander de s'expliquer. Quelques minutes de solitude dans ta soirée. La présence de Marsali ne te gênait jamais — mais ça faisait toujours plaisir de se poser.

Tu remplis à nouveau ton verre de shooter, tends le bras pour resservir Marsali tant qu'à être là. Reposes la bouteille sans la reboucher, sachant que vous n'en avez pas terminé. Il fait chaud, dans le salon, et tu soupires en passant une main sur ta nuque. L'esprit complètement embrumé. Le coeur tranquille à l'idée qu'India sache parfaitement où tu étais, et se doute de ce que tu faisais. À savoir que Marsali était dans la pièce d'à côté, et que vous aviez encore de belles heures de liberté avant que le quotidien ne revienne vous enserrer.

Tu te lèves, titubes jusqu'à la platine pour parcourir les vinyles soigneusement rangés à côté. En trouves un qui te plait, lances la musique et montes un peu le volume pour vous accompagner. Le sifflement entre tes lèvres, au rythme des notes. Tu te fous bien de réveiller qui que ce soit. C'est pas assez fort pour ça. Et dans ton dos, tu sens la présence de Marsali. « God it's fuckin' hot in here. Where's your fan ? » Tu te retournes pour revenir vers la table. Sourire en coin. « What happened to your pants ? » Tu te laisses tomber au sol, t'y assieds. C'est plus confortable que le canapé. Parfait pour être assis face à Marsali, et en oublier de vous coucher.

En oublier que tôt ou tard, toutes les bonnes choses doivent se terminer.

[ @marsali wilber ]

Elle referme la valve du robinet, relève les yeux vers son reflet dans le miroir. Les traits pâles, malgré les joues rosies par l'ivresse, et le regard vitreux. Pourtant y'a un sourire qui reste, illuminant tout le reste, une étincelle de vie qui n'est pas le moindrement seulement dû à l'alcool bu durant toute la soirée. C'était la compagnie, aussi, et ce sentiment d'invincibilité qui l'animait. À vivre, simplement vivre, sans avoir besoin de ralentir ou de s'arrêter. Y'avait pas de doute - Marsali se sentait heureuse, comme si elle vivait les meilleures années de sa vie. La jeunesse, la liberté, l'indépendance, et ce malgré toutes ces choses qui venaient y porter ombrage, comme cet appartement pourri où elle était installé. Il y faisait trop chaud en été, trop froid en hiver, la peinture était à refaire, la plomberie à désirer. Mais ce n'était pas important, pas vraiment. Parce qu'elle avait sa vie en contrôle, Marsali. Un emploi qu'elle aimait, la chasse pour se vider la tête, et ses amis pour lui tenir compagnie.

Elle inspire profondément, laissant son pantalon par terre, oublié dans un coin de la salle de bain - elle s'en occuperait plus tard. Pas le moindrement gênée de se balader à moitié nue, elle était chez elle de toute façon, et ce n'était qu'Akan qui était là. Alors qu'elle quitte la salle de bain, elle entend la musique qui naît doucement du silence, provenant du salon, et elle en sourit, oubliant complètement ses intentions d'aller se chercher un short de pyjama. Le pas de travers, le sourire aux lèvres, et l'inévitable sursaut au coeur qui venait à apercevoir Akan, à chaque fois, toujours, à chaque fois, ce sursaut au coeur. Malgré les années à se connaître, malgré les épreuves traversées, malgré tout ce qu'elle savait - ce sursaut au coeur, inévitablement. « God it's fuckin' hot in here. Where's your fan ? »  Elle hausse des épaules, roulant un peu des hanches et tournant la tête au rythme de la musique qui entraîne son pas. « No idea. I have one ? » Elle rigole doucement, se laissant retomber par terre, devant la table où il y a des verres de resservis. « What happened to your pants ? » Elle baisse les yeux, se rappelant qu'elle avait oublié les shorts, et lâche un ricanement. « Oh. Right. That's what I forgot. » Elle attrape le shooter sans le boire, balaye l'air de la main. « I spilled water on it. And I was hot. Who needs pants anyway ? » Elle lève son shooter comme pour célébrer ses mots, venant pour entrechoquer son verre avec celui d'Akan. « To not wearing pants. » Elle a la tête qui tourne, et le vertige qui vient avec. Mais c'est une ivresse agréable, où elle se sent parfaitement à l'aise, chez elle, avec son meilleur ami. Pas de questions à se poser, pas d'inquiétude à avoir. « This is a fucking good song. » Qu'elle souffle en bougeant le corps au rythme de la mélodie, presque tentée de se relever pour danser - si ce n'était pas de la quantité d'alcool ingérée, qui ne manquerait pas de lui faire manquer de coordination. Le regard étincelant, relevé vers Akan, le sourire qui ne s'efface pas.

This is good, don't you think ?
You, me, this.
I wish it could always be like this.

-- @akan mohren  :mwah:

[ août 2014 / where we go ]

Marsali ne porte plus de pantalons. C'est la première chose qu'elle remarque quand tu reviens dans le salon, et tu ne retiens pas le ricanement de passer entre tes lèvres. T'es plus concentré sur la chaleur, pourtant — et tu lui fais remarquer que t'apprécierais bien une bouffée d'air frais. C'est pas dehors que vous allez la trouver, ça c'est un fait, et tu ne peux qu'espérer que son ventilateur soit encore en état de fonctionner. « No idea. I have one ? » qu'elle te répond en riant. Et tu ne peux t'empêcher de soupirer, exaspérer. De rire avec elle, sans être capable de t'en empêcher. « Well I thought so, but apparently you don't. Or it's so long broken you don't even remember it. » T'en as la ligne de sueur qui coule le long de ta tempe, et tu sens l'auréole sous tes bras se former un peu plus à chaque seconde. Le rire au bord des lèvres, pourtant. T'en passes ta paume sur ton front, sens la sueur y coller un instant. Puis poses la question qui te brûle les lèvres. Les pantalons. Amusé. L'oeil brillant d'ivresse et de malice. T'es bien, là.
Tu bougerais pas.
Mais si c'était pas par peur de réveiller India, tu ramènerais le party chez toi. Au moins y avait la clim, là-bas.

« Oh. Right. That's what I forgot. » T'en ris avec elle. Les pantalons qu'elle a juste oubliés — ça n'a pas l'air de la perturber. « You forgot. » « I spilled water on it. And I was hot. Who needs pants anyway ? » Et elle attrape le shooter que tu lui as servi. Tu ne te précipites pas, restes à l'observer. What are you doin' to me, Marsali ? « They're completely overrated. » Quand elle tend son verre pour trinquer, tu l'imites. Sourire en coin, l'esprit plongé dans la brûlure agréable de la soirée. « To not wearing pants. » « And to broken fans. » Tu l'accompagnes. Le vertige du shooter est puissant, et te fait fermer les yeux un instant. La poitrine agitée par le rire que tu ne cherches pas à retenir — tu finis par rouvrir les paupières et observer Marsali, le corps ondulant et l'air emporté par le vinyle que t'avais choisi. « This is a fucking good song. » T'as le sourire écrasé sur la face, aucune intention de le ravaler. Tu la pousses du pied, sous la table basse. « I know. That's why I picked it. » Elle a la peau douce, sous tes orteils. Tu ne regardes pas. Tu ne t'emportes pas. Tu restes à fredonner, la tête retombant contre le canapé. L'ivresse et le calme de ta soirée,
La chaleur qui finit par l'emporter.

« Alright, that's it. I'm too hot. » Tu peines à te redresser. Tanguant un instant en retirant ton t-shirt. Équilibre précaire alors que tu le laisses tomber, et défais ta ceinture. « Since you don't have fresh air in here, I'm joinin' the no-pants-night. Seriously, though, who doesn't get a fan when it's 35 degrees outside ? » Tu marmonnes. C'est pas très intelligible, mais c'est là pour toi plus que pour Marsali. Le pantalon que t'as du mal à retirer — à en tomber un peu à la renverse sur le canapé. « Help. » Tu lèves les pieds vers elle, sans te soucier de la pudeur ou de la situation. « I'll hold my boxers, and you pull my jeans. » Faudrait pas que tout vienne d'un coup. Vous n'en êtes pas rendus là, et y aurait plus d'un malaise dans tout ça. Mais tire, Marsali.
Ou trouve-moi un ventilateur, si tu veux pas voir ça.

[ @marsali wilber ]

Elle n'avait pas le moindrement de souvenir de posséder un quelconque ventilateur - ou peut-être que si, mais elle n'avait aucune idée d'où ce dernier pourrait se trouver et elle n'avait pas envie de chercher. Juste l'envie de profiter de la soirée, de savourer les dernières heures avant l'aube et l'inévitable réalité. Y'aurait le boulot et les responsabilités - alors que pour le moment, ce n'était qu'elle et Akan, elle et son meilleur ami, avec une bouteille encore assez remplie pour leur donner le tournis, et la possibilité de parler sans la peur de se faire interrompre. Et ça, c'était tout ce que Marsali voulait dans sa vie. Du temps. De la paix.
Akan.

« They're completely overrated. » Elle en sourit, en rigole un peu aussi. Le verre rapidement levé, le toast lancé, complété par Akan. Le fou rire au bord des lèvres, alors qu'elle enfile le shooter. La tête lui tourne instantanément, et elle grimace légèrement - clairement, c'était un shooter de trop, mais ça ne l'effrayait pas le moindrement. Le rire qui s'échappe finalement, alors qu'elle tente d'équilibrer sa vision pour se focuser sur Akan, en face d'elle. Le sourire éclatant, la musique dans les oreilles, rien que ça. « I know. That's why I picked it. » Elle continue de danser, alors qu'il tombe vers l'arrière. L'humidité est lourde, mais l'alcool aide à l'oublier. De toute façon, y'aurait pas grand-chose qui pourrait gâcher sa soirée. Elle avait tout ce dont elle avait besoin.

Akan brise finalement le silence, avec un long soupir. Marsali s'arrête de danser pour l'observer, sourire aux lèvres. « Alright, that's it. I'm too hot. » Elle tend les mains comme pour le rattraper s'il tombait, alors qu'il peine à retirer ses vêtements. Elle lâche un cri, Marsali, riant aux éclats. « What are you doing ?! » Qu'elle s'exclame, minant d'être scandalisée. « Since you don't have fresh air in here, I'm joinin' the no-pants-night. Seriously, though, who doesn't get a fan when it's 35 degrees outside ? » Elle hausse les épaules, laissant un instant ses yeux s'attarder sur les muscles bien dessinés, mais pas plus - pas la première fois qu'elle le voit dénudé, de toute façon. Mais ça lui remuait toujours le coeur, bien malgré elle.
Comme toujours, Akan.
Je sais plus quoi en penser, parfois, tu sais.

« Very intelligent people who save on electricity ? » Qu'elle propose avec un petit rire. C'est alors qu'Akan retombe sur le canapé, le pantalon à moitié baissé. « Help. I'll hold my boxers, and you pull my jeans. » Elle ne peut s'empêcher de rire à sa situation, secouant la tête. Le monde continue de tourner, et l'alcool n'aide en rien. Elle titube jusqu'à lui. « You're no good, you know ? Can't even take off your pants by yourself. Pssh. » Elle le taquine, attrapant les jeans sans plus tarder, les tirant vers elle avec un grand geste. Elle y va peut-être un peu trop fort, et se retrouve sur les fesses au milieu de son salon, avec un grand cri. Le rire reprend, alors qu'elle continue de tirer. « Are they glued to you or what ?! » Qu'elle scande, rigolant. « C'mon, stupid jeans. » Attrapant les chevilles d'Akan, elle se redresse un peu - et termine d'enlever le pantalon pour le jeter à l'autre bout de la pièce.

Elle se relève, ignorant le vertige, et lève les deux bras en l'air en signe de victoire. « WE WON ! Welcome to the no pants club ! » Présente ses deux paumes vers Akan, sourire étiré jusqu'aux oreilles.
Y'a qu'avec toi que j'peux faire ça.
Rire, pas penser à demain.
Être moi-même, oublier le reste.
Me quitte jamais, tu veux bien ?

-- @akan mohren   :keur:

[ août 2014 / where we go ]

« Very intelligent people who save on electricity ? » Elle a de la répartie, Marsali. Mais ça ne la sauvera pas. Pas alors que tu crèves de chaud au point de tirer tes pantalons en plein milieu de son salon. Au point de l'inviter à t'aider, et de n'avoir plus aucune gêne ou pudeur dans ce genre de situation pourtant redouté. Vous auriez voulu vous déshabiller autrement. C'est un fait, ça se voit dans vos yeux, ça se sent dans vos mouvements. Mais c'est le grand interdit. Vous ne vous en approcherez pas. Vous êtes trop en contrôle et respectueux pour ça.
Pas de place pour l'infidélité, qu'importe la furie avec laquelle ton coeur battait.

« You're no good, you know ? Can't even take off your pants by yourself. Pssh. » Avec un bon effort, t'aurais pu le faire — mais à la vérité, t'avais simplement la flemme. « Shut up and help me. » que tu te contentes de lui balancer. La laissant se mettre en place, se préparer, tirer. Elle y va fort, bascule vers l'arrière, sans tes pantalons. Les fesses au sol, au beau milieu du salon, elle éclate de rire — et tu l'imites. « Are they glued to you or what ?! » « Of course not. Come on. Put your back in it ! » Ton caleçon réajusté, rien de dramatique, tu te replaces pour l'aider. « C'mon, stupid jeans. » Cette fois, t'es débarrassé. Le pantalon vole à l'autre bout de la pièce, et Marsali crie. Victoire. « WE WON ! Welcome to the no pants club ! » « YES. » Elle te tend les mains, et tu les frappes en visant plus ou moins. Presque loupé, tu sais ton ivresse responsable et tu ne relèves pas. Ça s'oubliera.

Tu te redresses péniblement. Vacilles, manques de tomber. Une seconde ou deux te sont nécessaires pour reprendre tes esprits, remettre à l'envers tes pensées. T'assurer que tu pourras te tenir sur pieds. Tout de suite moins chaud, maintenant que tes jeans trop lourds ont foutu le camp. La nuit d'été que t'es prêt à affronter. Incertain de la voir durer — il était tard, vous aviez déjà trop bu, et Marsali devrait se lever le lendemain. Mais pour l'espace d'un instant, tu décides de l'oublier. La musique crache son refrain, et t'attrapes la main de Marsali pour la traîner vers l'espace libre au milieu de son salon. « Oh I love that part. » Tes doigts glissent entre les siens, mais t'es parti. Dansant sans rien pour t'arrêter, le pas incertain et l'équilibre qui menace à tout instant de foutre le camp. T'oublies les médiocres soucis d'une vie d'adulte, les dangers de la chasse, l'inquiétude de ta mère, ton frère, India. Durant l'espace d'un bref instant, il n'y a plus que Marsali et toi. Tu fermes les yeux. T'as envie d'un autre verre, mais tu sais que ce n'est pas raisonnable. Au diable la raison.

Le rythme de la chanson retombe, mais t'arrêtes pas de danser. Tu suis le rythme, sais que la prochaine va valser. Tu t'attends à ce que les voisins viennent frapper à tout moment. Vous dire de la fermer, qu'il est près de deux heures et que tout le monde essaie de dormir. Mais rien. Alors tu ne t'en préoccupes pas.
Tu baisseras le son à ce moment-là.

La chanson suivante est moins entraînante que tu ne le pensais. Ou peut-être est-ce la fatigue qui te rattrape finalement, et te force t'arrêter. Tu t'étends sur le parquet frais, bras écartés, les yeux vrillés sur le plafond. Celui-ci danse pour toi, répond à ton esprit retourné par la boisson, tes yeux fermés trop longtemps. Tu ne sais plus si tu es tombé ou si tu t'es couché. Ça n'a pas d'importance. T'as un sourire aux lèvres, et tu sens Marsali juste à côté. « We should go out. » que tu dis finalement. Vous n'êtes pas rentrés depuis longtemps, mais l'enfermement ne te réussit pas. C'est l'été, les étoiles sont de sortie, et t'as envie de les regarder avec elle. « There's not a damn cloud in the sky. We could look at the stars. Sleep in your grandma's backyard or some shit. » We can do anything, right ? We're young. We're free.
There's no stopping us.
It's you and me, Marsali. It'll always be.
« Heat's gonna be much more tolerable with the wind. » C'est pas ta priorité, mais ça pèse dans la balance. Et ça règlerait le problème des voisins qui allaient hurler. Tu tournes la tête vers elle. La joue contre le parquet, le sourire aux oreilles, tes yeux brillants de tout l'amour que tu as pour elle. « What do you say ? » Just you and me, Marsali.

Just you and me.

[ @marsali wilber ]

« Shut up and help me. » Tu en rigoles. Le sourire qui déborde de ton visage, tes yeux qui s'illuminent, et le rire qui ne cesse pas vraiment tout du long. Parce que t'as rien à penser, rien à t'occuper, juste ta vie à vivre au moins pour les heures qui viennent. Une liberté qui t'es précieuse, que tu ne peux pas vivre avec autant de fébrilité que quand Akan est à ton côté. Akan, rencontré au détour d'une chasse, qui s'était rapidement installé comme un centre dans ta vie - et il t'avait aidé à te trouver, à te bâtir, à être qui tu étais. Sans doute un peu plus imprudente, un peu plus arrogante - trop, selon certains - mais tu étais toi-même, avec lui. Pas besoin de penser, pas vraiment. Et des moments comme ceux-là, à juste vouloir se débarrasser de vos vêtements alors qu'il fait trop chaud dans ton appartement, deviennent plus précieux que jamais. Votre amitié, ancrée en toi, ta vie, la sienne, tout était là.

Mains claquées - dira-t'on - et tu bouges un peu les hanches au rythme de la musique. Entraînée par ton ivresse, par celle d'Akan, par cette énergie qui existait entre vous. T'en étais soufflée depuis votre première rencontre, à ne pas savoir ralentir, encore moins s'arrêter. « Oh I love that part. » Akan t'attrape la main et tu bouges avec lui, dansant comme si y'avait pas de lendemain. Peu importe l'heure qu'il était, les voisins, le temps qui avançait, tu avais le sourire aux lèvres, et tu te foutais même de l'humidité qui rendait ta peau moite. Tu éclates de rire en enchaînant quelques mouvements de danse étranges, ton meilleur ami à tes côtés, jusqu'à ce que la chanson se termine et que tu expires longuement, essoufflée. Tu bouges ta main devant ton visage dans un vague espoir de trouver un peu d'air - mais ça ne sert à rien. Akan, lui, abandonne carrément - et tu le regardes avec un sourire s'effondrer au sol. Tu décides de le suivre, laissant retomber tes muscles, sentant sa chaleur à tes côtés, et tu ne voudrais être nulle part ailleurs. Le sourire qui ne s'efface pas le moindrement, sur ton visage. « We should go out. » Tu lui jettes un regard. « Right now ? We just got here ! » Tu t'insurges un peu, mais ton sourire reste bien ancré. Après tout, tu serais prête à tout.
Tu le suivrais n'importe où.

« There's not a damn cloud in the sky. We could look at the stars. Sleep in your grandma's backyard or some shit. Heat's gonna be much more tolerable with the wind. » Une moue se dessine sur tes lèvres, alors que tu enlèves tes cheveux de ton visage. Il te regarde, mais tu attends un peu avant de venir rencontrer ses yeux. Parce que ceux-là, ils te transportent encore plus que l'alcool, bien plus loin, parfois trop loin. Tu te retrouves happée, à lui rendre son sourire comme si c'était le tien. « What do you say ? » Tu as une moue malicieuse qui se dresse sur ton visage, alors que tes yeux pétillent de malice. « I say that it's going to be very complicated to get your jeans back on. » Que tu lui souffles, le taquinant. Tu rigoles un peu. « Unless you're planning to get there naked ? » Tu désignes son corps dénudé, rien sur le dos à part son caleçon. Mais tu n'étais pas vraiment mieux. « It's so far away, though. We can't walk there, it'll take us hours. » Et tu dois l'avouer, t'as la flemme, et t'as trop bu pour ça. « And we certainly can't drive. » Tu viens déposer ton doigt contre son nez, et tu appuies légèrement. Le rire juste là, alors que tu l'observes. Te laissant attraper, quelques secondes. « I guess there might be a late bus. » Que tu souffles, soudainement un peu plus fatiguée, et à la fois énergisée par ses idées. « You'll have to help me up, though. 'Cause I'm pretty sure I can't move on my own. »
Et juste comme ça, tu tends les bras, attendant son aide.

-- @akan mohren   :keur:

[ août 2014 / where we go ]

« Right now ? We just got here ! » Mais tu t'en moques. T'es parti dans tes projets, à envier le ciel vide de nuages et les étoiles que l'univers y a jeté. T'as chaud, tu veux sentir le vent contre ta peau — qu'importe les efforts que ça prendra de remettre tes jeans, ou de te rendre à destination. Tu veux fuir les lumières de la ville, fuir son bruit et son béton rendant toute la chaleur de la journée. Tu veux l'herbe dans tes cheveux, tes yeux accrochés à la voûte étoilée, et tu veux arrêter de penser. Tomber dans ta nuit en compagnie de Marsali, comme tu le fais si bien depuis plusieurs années.

Tu lui exposes ton plan, et tu fais en sorte d'accrocher ses yeux sur la fin. Elle essaie de les éviter, la moue sur les traits, l'air visiblement contrariée du changement de plans que tu es en train de lui proposer. Mais tu sais qu'elle ne pourra rien te refuser. Qu'elle t'a dans le coeur, sous la peau, et qu'elle dira oui à tous tes projets. Qu'importe la folie, qu'importe l'heure de la nuit. Le monde s'éteint, et ne reste plus que toi et Marsali.

« I say that it's going to be very complicated to get your jeans back on. » T'as tout le visage qui se tord pour refuser son argument, le rire non loin, sourire définitivement ancré là. « What ? Nooooo ! » Tu sais que tu vas te poser, boire un peu d'eau et les enfiler sans trop de difficultés. Elle essaie juste de protester. « Unless you're planning to get there naked ?  » « We could. » Et tu glousses. Une oeillade malicieuse en sa direction, avant que le reste de ses arguments ne vienne se déverser entre vous. « It's so far away, though. We can't walk there, it'll take us hours. And we certainly can't drive. » Elle te pousse le bout du nez, tu grimaces, ris. Hausses les épaules, avant de reporter tes yeux sur le plafond au-dessus de vous. « Can't see why. » Parce que t'es soûl. Que tu vous tuerais probablement dans un accident, si elle ne se tue pas à tenter de monter dans la voiture avant. Tu reverrais jamais India, directement en Enfer avec Marsali dans les bras. Tu lui souhaites pas ça. Crever dans une chasse, pourquoi pas. Mais d'une conduite en état d'ivresse, certainement pas. « We could order a cab ? » que tu balances. L'idée incertaine, t'es pas sûr de vouloir dépenser pour ça. Ils vont vous charger le bout du monde, et t'as pas envie d'avoir quelqu'un pour vous poser des questions à cette heure de la soirée. « I guess there might be a late bus. » À nouveau, tes yeux se plantent sur elle. Tu te redresses pour t'appuyer sur un coude, pointes ton index dans sa direction. « Now that is a good idea. » Et aussitôt, t'es sur pieds. Tu tangues un peu, trébuches, te rattrapes au sol et prends un peu plus de temps pour te relever. Quand l'entreprise est réussie, tu réussis sans grande peine à trouver ton téléphone, abandonné juste là. Plisses les yeux pour faire le point sur l'écran, que tu déverrouilles machinalement pour aller chercher les horaires d'autobus. « Let's see... » Tu navigues un moment, les lèvres pincées dans une moue de concentration habituelle. « Holy crap ! » Tu portes ton regard sur elle, le sourire aux oreilles. « Last bus's in twenty. Time to get ready. » Tu vas pour aller rassembler tes affaires, tes jeans en premier, mais la voix de Marsali t'arrête dans ton élan. « You'll have to help me up, though. 'Cause I'm pretty sure I can't move on my own. » T'en soupires, faussement agacé par son incapacité à se relever seule. Le sourire est toujours là, pourtant, alors que tu secoues la tête pour ponctuer ta feinte exaspération. « C'mon. » Tu mets une jambe de chaque côté d'elle, attrapes ses mains, et tu tires. Ça manque de te faire tomber, mais tu réussis à balancer ton poids vers l'arrière pour la faire remonter vers toi. « Come oooooooon ! » Elle fait pas d'efforts, et ça te fait juste rire. Quand elle s'est assise, tu te penches pour enrouler tes bras autour d'elle. Sans gêne, sans pudeur. Sans questions à te poser. Tu tires sur ton dos, et la voilà bientôt sur pieds. Dans tes bras.
Tu pourrais passer la nuit comme ça.
Mais tu te décolles presque aussitôt, attrapes son visage entre tes mains et lui souris. « Better ? » Petites tapes douces sur ses joues, un baiser sur le sommet du front, et tu te détournes sans te poser plus de questions. Ignorant la brûlure de ton coeur, et celle que tu fais sur le sien. « Alright, go grab some pants ! » T'es concentré sur ton projet. Sur ton envie de passer la nuit à la belle étoile, qu'importe vos responsabilités. « And a jacket. Might be cold at some point, and there's no way you're gonna steal mine and let me freeze my ass all night. » Ainsi éloignés de la ville, les températures avaient tendance à chuter. Tu te traînes jusqu'à tes pantalons, t'assieds sur le canapé pour passer tes jambes dans les trous sans trop perdre l'équilibre. Faut d'abord les retourner, mais tu t'y emploies sans protester. « D'you have, like, a blanket or somethin' ? » Pour mettre sur l'herbe. Pour s'allonger. Pour être bien.
Passer la nuit à ses côtés.
Regarder les étoiles, glousser.
Soupirer.
Se sourire.
La nuit est à nous, Marsi.

It'll always be.

[ @marsali wilber ]

Le plancher n'est même pas frais, contre tes épaules. Tout est humide et chaud et collant, et tu n'as qu'une envie ; bouger de cette abysse dans laquelle tu meures de chaleur. En même temps, il n'y a aucun autre endroit au monde où tu voudrais être, qu'en compagnie de ton meilleur ami, à élaborer des plans qui ne font aucun sens, et à partager oeillades malicieuses et sourires complices. Aux côtés d'Akan, le monde fait plus de sens. Ton coeur est plus tranquille. Tout va toujours mieux.

L'idée de marcher est repoussée, tout comme celle du taxi, mais quand tu proposes le bus, ça plaît suffisamment à Akan. Il est debout en un clignement de cils et tu en es presque étourdie pour lui. « Let's see... » Tu prends ce temps pour l'observer, toujours à l'horizontal. Comme il est grand, vu de cet angle. « Holy crap !  Last bus's in twenty. Time to get ready. » Ton coeur accélère mais tu te sens t'enfoncer dans le plancher et tu as grand besoin de son aide pour te relever. Il est faussement exaspéré mais il tend les mains. Tu les attrapes, un grand sourire aux lèvres. Comme une gamine, tu ne l'aides pas du tout, et il se débats contre ton poids. « Come oooooooon ! » Tu rigoles à en avoir mal aux côtes. « But it's so haaaaaard. » Tu te laisses se démener pour te relever, et vous êtes sur vos pieds en un instant. Il est près de toi. Si près de toi. Tu sens sa chaleur, son odeur. Et vous êtes beaucoup trop dénudés.

Tu n'as heureusement pas le temps de rougir, qu'il plante un baiser sur ton front, le plus amicalement possible. « Better ? » Ça te prends un instant pour t'en remettre. Juste un bref instant. Akan n'est pas à toi.

« Alright, go grab some pants ! And a jacket. Might be cold at some point, and there's no way you're gonna steal mine and let me freeze my ass all night. » Tu balayes l'air de la main, te tournant pour te diriger vers ta chambre où tu pourras attraper un truc à enfiler. « Yeah, yeah, right. » Pas comme si c'était ton genre de faire ça. Jamais tu n'avais fait ça. « D'you have, like, a blanket or somethin' ? » Tu désignes le placard près de l'entrée. « Should be one in there. I'll be right back. » Tu accours vers ta chambre, attrapant le premier short en jeans qui te tombe sous la main, et tu vacilles en l'enfilant, gardant ton équilibre sur une jambe, manquant de renverser le trois-quart de tes meubles. « Shit ! » Tu exclames en accrochant une lampe, mais au final tu y parviens, et tu finis de boutonner ton short au moment où tu reviens vers le salon.

« I'm hungry, too. Let's bring some food. » Tu attrapes quelques snacks, les jetant dans un grand sac, laissant Akan s'occuper de ses jeans et de la couverture ; en quelques minutes, vous avez filé sous le ciel étoilé. « Shit, where are my keys ? » T'espère ne pas les avoir laissé dans ton autre pantalon, mais tu les trouve finalement dans ton sac. Ça te prend trois essais avant de parvenir à verrouiller ta porte d'entrée. « Let's goooooo, let's go, move your asssss. » Tu scandes alors que vous vous dirigez vers l'arrêt de bus, le souffle court, le sourire grand jusqu'aux oreilles, rafraichis par la brise de la nuit et la perspective de quelques heures ensemble.

-- @akan mohren